Prendre la décision de s’expatrier. Un pari fou, mais qui paraissait évident.
Si je suis arrivé le 13 janvier 2016 à Montréal, c’est à la suite d’une longue et minutieuse préparation qui a duré un an quasiment jour pour jour. Car ce n’est évidemment pas quelque chose qui se décide sur un coup de tête. Mais justement, quel cheminement de réflexion a été emprunté pour arriver à la conclusion qu’il fallait tout quitter pour une vie meilleure à plusieurs milliers de kilomètres de mes racines? Je vais essayer de remonter le fil de tout ça pour vous donner ma réponse, mais soyons clairs : ceci est ma réflexion personnelle et elle ne saurait en aucun cas devenir une généralité.
Ma première raison de partir? L’amour, sans aucun doute.
Ça paraît assez trivial dit comme ça, mais lorsque nous avons commencé à nous projeter dans un avenir potentiel avec Véronique, il est très vite apparu que c’était moi qui partirai au Canada. La morosité ambiante, le manque de débouchés professionnels et surtout les relations entre les gens de plus en plus anxiogènes dans un contexte lié aux attentats récents sur le territoire hexagonal, il était hors de question que je fasse vivre ça à quiconque et encore moins à celle qui allait partager ma vie.
La seconde raison? Le besoin d’un nouveau départ.
Si ce que j’ai évoqué plus haut était la réflexion principale à mon départ, tout le reste s’est greffé assez naturellement. J’étais bloqué dans une impasse dans tous les domaines depuis de longues années et il était temps que ça change. Une vie professionnelle à l’arrêt, une bataille permanente contre l’administration française pour faire valoir mes droits (que ce soit en matière de chômage et du fait que je sois une personne handicapée), un appartement pas spécialement agréable à vivre en région parisienne, tout cela faisait que je ne m’accrochais plus à grand chose et que je ne voyais aucun avenir lumineux à court et à moyen-terme. Nous avons donc pris le temps de peser le pour et le contre de chaque domaine de la vie avant de se dire que devais m’envoler vers des horizons plus grands, mais qu’il faudrait aligner un certain nombre de facteurs déterminants pour réussir.
1 an de préparation, de doutes et d’espoirs.
Je ne vous ferai pas l’affront de détailler toutes les étapes de mon immigration au Canada car je ne tiens pas à écrire des informations qui seraient obsolètes et encore une fois chaque projet de départ est unique et personnel. Par contre, ce qui est certain, c’est que c’est long et éprouvant pour les nerfs. Il faut penser à tout, être capable de supporter mentalement des délais très longs dans certains cas et pour être tout à fait honnête avec vous, je me suis découragé à plusieurs reprises face à tout ce qui m’attendait. Grâce au soutien que j’ai reçu et à ma volonté d’aller au bout du projet, j’ai réussi à maintenir cette folle décision de quitter mon pays d’origine. Quand on s’expatrie, on part de manière assez égoïste finalement. Et si on veut que cette expérience soit positive, il faut être capable de ne pas entendre certaines réactions négatives de son entourage. Je m’attarderai sur ce point dans un prochain article.