Expatriation,  Ressentis

La notion d’adaptabilité, une composante essentielle pour réussir son intégration.

Écrire toutes les semaines sur le site est un plaisir. Je cherchais un sujet encore ce matin avant de tomber sur un témoignage à charge contre le Québec sur immigrer.com. Ça m’a rappelé à quel point il est nécessaire qu’en plus d’une certaine ouverture d’esprit, il faut aussi être présent avec une capacité d’adaptabilité pour vivre son pan de la vie hors de sa terre natale au mieux.

Si j’ai déjà parlé d’humilité ou de regard à l’affût précédemment, ce témoignage rageur que j’ai lu ce matin m’a rappelé à quel point j’ai dû me mettre vraiment au service de mon adaptation au Canada et au Québec. Du coup je vais revenir sur quelques points de ce texte, sans vous le donner car il ne me semble pas intéressant en matière d’angle d’attaque.

En premier lieu, le temps froid en hiver (il est aussi chaud en été mais elle n’en avait cure). C’est le climat d’ici, tout le monde doit s’y adapter, cette mère de famille française aussi. Dommage mais aux dernières nouvelles, le temps est subi plutôt que choisi. Et par corollaire, oui, il faut pas mal se couvrir et oui aussi il faut changer de fringues fréquemment. Encore une fois, c’est normal de devoir se transformer en oignon géant pendant l’hiver.

Ensuite, ce serait un scandale que les écoles ne proposent pas de la nourriture suffisamment haut de gamme et surtout, que cette personne doive préparer des boîtes à lunch pour le dîner de ces 4 enfants car elle n’a pas trouvé de cantine de qualité. Mais préparer des lunchs, quand tu prévois un minimum ton coup, c’est de la division en portions d’un plat cuisiné pour tout le monde si tu veux pas te faire chier. Et tu peux même en congeler une partie si tu veux anticiper plus loin (cette dame semblait adorer les plats Picard, qui sont surgelés d’ailleurs).

Enfin cette personne se plaint que tout est cher (ce qui est faux, le coût de la vie est plus bas ici qu’en France), que les circulaires sont des arnaques (les circulaires sont les promotions de la semaine), qu’il faille aller chercher son courrier en voiture (c’est effectivement le cas à certains endroits du Québec), les doubles déclarations d’impôts et j’en passe. Le coup final étant porté par un magnifique on travaille trop (adieu les 35h\semaine et les 5 semaines de congé payés) et sacrifice suprême, il semblerait que le Québec soit le pire endroit au monde parce que tu dois ramasser les feuilles sur ton terrain et pelleter la neige.

Ce qui ressort de tout ça, c’est que cette personne ne s’est jamais adaptée au Québec. Et espérer trouver une Nouvelle France (j’utilise cette expression à dessein) avec tous les services et les us et coutumes à l’identique, c’est sûr que ton projet va aller dans le mur.

Personnellement, j’ai pris le chemin strictement inverse. J’ai appris à vivre à la québécoise et au Canada avant de prendre mes propres marques et trouver ma propre façon de vivre. Je ne dis pas que le comportement de cette personne est typiquement français et que tous les arrivants de France sont tous des idiots, mais lire ce texte m’a fichu un de ces coups de colère! J’étais vraiment en rogne de lire une telle liste de défauts qui prouvaient bien que l’immigration dans un nouveau pays ou une nouvelle région demande bien des qualités. Et oui, c’est vrai qu’au Québec tu dois bosser dur pour obtenir ce que tu veux. Mais avant de dire que le Québec est pourri de partout, ça aurait valu le coup que cette dame se renseigne et veuille vraiment épouser la manière de vivre du Québec avant de tout envoyer balader en râlant comme un animal blessé.

Quand tu décides de t’établir ailleurs, tu t’engages envers cet ailleurs. C’est pas au pays d’accueil de s’adapter à toi, mais à toi d’être suffisamment souple pour te fondre dans la masse et bien le vivre. Et ce même si certaines choses ne fonctionnent pas toujours bien au Québec, c’est quand même un endroit où il fait bon vivre. Encore faut-il le vouloir, ce qui ne semblait pas être le cas de cette gribiche.

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