Le sentiment de sécurité, une bien belle chose que j’ai découverte ici.
Ce n’est pas quelque chose de palpable, mais c’est une sensation qui m’a saisi très rapidement à mon arrivée au Canada. La sensation de se sentir en sécurité, c’est quelque chose de fort, surtout quand, comme moi, on y fait énormément attention.
Avant d’arriver à Montréal, je vivais en région parisienne. Et au risque de déplaire à pas mal de monde, il m’est arrivé pas mal de mésaventures désagréables qui ont fait que j’étais devenu nerveux et sur la défensive dès que je mettais un pied dehors. Vol de mon sac à dos, agressions physiques et verbales, blessures plus ou moins graves, j’avais eu mon lot de petits inconvénients dans les transports en commun parisiens. Et encore, j’ai la « chance » d’être un homme car il faut le reconnaître, être une femme dans les transports collectifs à Paris ou même dans certaines villes de France, ça s’apparente plus à un parcours du combattant qu’à une partie de plaisir. Bien sûr, tout dépend de l’endroit et du contexte, mais vous avez saisi l’idée.
Ainsi donc, c’est encore bardé de réflexes de défense que je suis arrivé à Montréal. Et bien qu’il puisse arriver que quelques situations bizarres se produisent, la contraste était saisissant. Les laptops fleurissaient sur les genoux des voyageurs, les gens pouvaient se parler entre eux même s’ils ne se connaissaient pas et surtout, toute personne que tu peux croiser va se porter à ton aide si tu es en difficulté. J’ai même le souvenir d’une chauffeuse de bus qui a intimé l’ordre aux usagers de me laisser une place pour que je puisse m’asseoir alors que je finissais une de mes premières journées de travail au Québec.
Au-delà de tout ça, j’ai appris à ne plus avoir à détailler le comportement des gens qui m’entourent pour anticiper un éventuel problème. J’ai même travaillé un certain nombre de mois le soir et rentrer à minuit n’a jamais causé le moindre souci. Bon sauf le jour d’une grande tempête de neige, mais là encore un chauffeur de taxi qui avait fini son service à accepté de nous prendre pour nous ramener chez nous en toute sécurité, mon collègue de l’époque et moi.
Je peux aussi ajouter qu’il est possible de demander à un chauffeur de bus de vous déposer plus proche de votre destination, en particulier entre deux arrêts le soir. Les horaires où cette demande peut-être formulée varient selon la saison et ce service a été mis en place pour sécuriser les femmes qui voyagent seules le soir. Il suffit d’informer le conducteur du bus un arrêt à l’avance et celui-ci ouvrira la porte à un endroit sécuritaire au plus proche de la destination de la personne qui le demande. Je sais qu’une expérimentation semblable se faisait sur Paris à un moment, mais je ne sais pas si ça a été concluant et si le principe à été généralisé. Pour être honnête, j’en doute vu la frilosité des agents de transport que j’avais pu lire à l’époque de cet essai.
Si on ajoute à tout cela la bienveillance générale des gens et le principe de vivre et laisser vivre les autres, je n’ai jamais eu le sentiment de devoir me méfier de quiconque à Montréal. On peut poser ses affaires près de soi sans avoir peur de les perdre, même si on doit rester vigilant un minimum car on ne vit pas chez les bisounours non plus. Mais ce genre de constat global pourrait faire réfléchir certaines personnes. En tout cas je peux vous garantir que ça libère l’esprit de ne pas avoir besoin d’avoir un moyen de défense dans son sac et de ne avoir à se retourner sur les gens que l’on croise, surtout pour une personne handicapée comme moi. La sérénité que j’ai retrouvée ici n’a pas de prix.
2 commentaires
AkikoYunicia
Hello,
Personnellement habitant à la campagne j’ai toujours un peu peur d’aller dans les grandes villes… Et surtout sur Paris.
Lorsque je dois me rendre à la capitale pour le travail, je préfère prendre un taxi plutôt que les transports en commun.
Je savais que les transports japonais étaient beaucoup plus sécurisant qu’en France. J’ignorai qu’au Canada s’était aussi le cas =)
Merci pour ton article :p Je vais finir par venir au Quebec en vacances :p
Matthieu Meignan
J’ai été aussi surpris que toi au départ. Et j’espère bien que tu découvriras le Québec et peut-être le Canada un jour. Même s’il faut beaucoup de temps de vacances pour découvrir le Canada. C’est grand 🙂