L’identité d’un expatrié, un champ vaste rempli de questionnements.
Quelque soit son parcours avant, pendant et potentiellement après son expérience d’expatriation, il arrive toujours un moment où on peut se demander qui on est et surtout qui on est devenu.
Ce qui est certain c’est que l’expérience même de vivre ailleurs change les perceptions que l’on a du monde et nos certitudes ancestrales, véhiculées par la famille qui vous a élevé sont ébranlées. Et en ce lendemain de Fête Nationale du Québec (ou de la Saint-Jean pour n’oublier aucune dénomination) la question de l’identité que je possède ou non se fait sentir plus fortement, même si elle ne m’a jamais quittée depuis mon arrivée ici.
Suis-je toujours français? A quel moment je peux éventuellement me sentir québécois sans choquer ceux qui sont nés sur les terres de la Belle Province? Ces deux interrogations m’ont toujours poursuivi car j’ai tendance à me faire une espèce de procès intérieur qui ne donne pas grand chose au final. A écouter Véronique, je suis québécois depuis un bon moment, mais c’est totalement effectif depuis l’obtention de ma carte de résident permanent l’an dernier. Et je suis d’accord avec ça. C’est mon rapport avec mon pays d’origine qui reste beaucoup plus compliqué.
D’abord je distingue deux choses : mes proches français, que je chéris et respecte énormément quelque soit notre degré de relation, et le pays avec sa population. C’est là que le bât blesse. Précisément. Je ne me reconnais plus dans les réactions excessives, les plaintes et le manque cruel d’empathie des gens entre eux. Ce pays fermé, qui ne pense qu’en nuances de gris, ne me convient plus. Je suis heureux dans ma vie et au Canada et rien ne me ferait revenir en France où une partie des êtres ne voient que les problèmes en rejetant la faute sur le voisin.
Je serais toujours français par mon lieu de naissance, mais je me sens bien plus québécois finalement. Et je serais très fier de devenir Canadien dans quelque temps. Un homme politique français disait il y a quelques années : « La France tu l’aimes ou tu la quittes ». J’ai préféré la quitter pour aimer pleinement la vie.