La chance, ça se provoque! Surtout quand tu t’expatries.
Quand j’ai pris la décision de venir au Québec pour rejoindre Véronique, je savais que des choses allaient radicalement changer dans ma vie. Ce que j’avais beaucoup moins anticipé en revanche, c’est à quel point ma perception du monde et surtout de ma propre condition allait changer.
Avant le début de mon immigration au Canada, ma vie n’allait pas bien loin. Je n’avais pas vraiment de vision à long terme et toutes les personnes de mon entourage pouvaient légitimement se demander où j’allais dans ma vie pour la prochaine décennie. L’horizon était bouché, bien gris et ce qui comptait surtout c’était d’avancer à la semaine suivante. Non pas que ma situation était sans issue puisqu’elle s’améliorait à petits pas. Je savais aussi que certaines personnes s’étaient détournées de moi par fatigue car il est parfois usant de porter quelqu’un à bout de bras si l’intéressé ne fait pas toujours le nécessaire pour améliorer son sort. Et pour ne rien arranger, je faisais partie des gens qui accusent la Terre entière de tous leurs maux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Il a fallu que ma femme, avec beaucoup de patience, me démontre que la vie ici était une bonne solution (et la seule envisageable avec le recul du temps) pour que je reprenne définitivement le dessus. C’est aussi grâce aux amis qui sont restés à mes cotés, de près ou de loin pendant la préparation de mon immigration que le projet a fini par aboutir. Voilà pour la mise en contexte. Mais du coup, qu’est-ce qui a changé ces dernières années?
Au final, le basculement a été à la fois simple et rapide. J’ai très vite compris que les opportunités, qu’elles soient professionnelles ou personnelles n’allaient pas venir toutes seules. Il fallait les provoquer. En s’entourant de gens positifs, qui ont des projets auxquels ils tiennent. Des gens qui ont le sourire quand tu les croises, des gens qui s’accomplissent par eux-mêmes. C’est ça le plus important pour moi aujourd’hui.
En ce moment, j’ai plusieurs projets sur mon bureau. Certains sont en cours et me réjouissent, certains arriveront dans un avenir rapproché, d’autres encore seront réalisés dans un futur plus lointain. Mais je ne peux plus me trouver d’excuses pour ne pas essayer. Je n’ai jamais autant produit de contenu que depuis que je suis ici. C’est principalement de l’écriture bien sûr, mais pas seulement. J’ai eu l’occasion de peindre plusieurs tableaux ou la joie d’essayer le hockey luge il y a pas mal de temps déjà et la photographie est un art auquel je consacre pas mal de temps depuis plusieurs mois.
Quand je dis dans le titre que la chance se provoque, c’est exactement ça. C’est d’essayer des choses dans l’optique d’une réussite. Par effet de contraste, je vois bien des personnes en France qui se disent que rien ne va marcher, que ce n’est pas la peine de tenter quoi que ce soit parce ça va foirer. Et ça j’ai de plus en plus de mal à me dire que c’est normal et logique.
C’est tout ce négativisme qu’il faut combattre. Se chercher des excuses ou accuser les autres (ou l’Etat selon ses soucis) peut soulager sur le moment mais ça ne mène nulle part. J’ai appris, grâce à mon expérience à Montréal, qu’il n’y a rien de mieux que de changer les choses par soi-même. Une partie de ta vie ne te convient pas? Change les choses et non seulement tu seras content(e) de voir le chemin et le travail accompli mais en plus tu ne le devras à personne. Une formule que j’ai aperçue il y a peu de temps résume bien tout cela. Redevenir acteur de sa vie et ne plus en être spectateur. C’est exactement ce que je fais depuis le 13 janvier 2016 et je n’ai jamais été aussi heureux qu’aujourd’hui. Alors, toi qui lit ce texte, quelque soit ta situation, pense à ce que tu rêverais de faire de ta vie. Et fais tout ce que tu peux pour y parvenir. C’est une des clés du bonheur à mon sens.
6 commentaires
Lilou
Coucou Matthieu, je partage totalement ton avis, la chance se provoque et de tout mettre sur le compte des autres est négatif et irresponsable !
Toujours autant de talent dans l’écriture, je suis scotchée car lorsque je vois et lis, ailleurs, je suis catastrophée par l’inexistence de l’orthographe, de la grammaire et de la conjugaison.
Hâte vraiment de revoir un jour.
Je t’embrasse
Lilou
Lilou
.. et j’ai oublié de rajouter, que moi qui t’es connu « au fond du trou », si je puis dire, je suis terriblement fier de toi et de ton parcours.
Matthieu Meignan
Merci beaucoup pour ces commentaires plein de sincérité. Et comme tu le dis si bien tu m’as connu assis au fond du baril. Et ce parcours, tu le sais, t’appartiens aussi en partie ainsi qu’à ta chaleureuse famille.
Colleen
Ça fait réfléchir tout ça Cette philosophe n’est pas encore « ancrée » en moi mais j’y travaille grâce à ton soutien quotidien !
Merci de partager ton évolution, ça montre qu’on peut tous évoluer pour devenir meilleur ☺️
Matthieu Meignan
De rien! C’est un plaisir de t’épauler chaque jour. Devenir meilleur et surtout plus humain ça fait tellement de bien à l’âme.
Ping :