Porter ce que l’on veut, sans jugement.
Si vous me suivez sur mes réseaux sociaux, vous avez pu voir passer une petite histoire bien anodine, mais assez importante pour moi. J’ai enfin réussi à porter des sandales à l’extérieur, ce qui n’était pas arrivé depuis 15 ans. Ça a amené une réflexion plus large que je vais tenter d’expliquer dans cet article.
J’ai compris cette semaine à quel point la notion de jugement sur les personnes n’est pas la même selon l’endroit où se trouve. Bien sûr, cette sensation est aussi différente selon le caractère de chacun, mais le contexte général joue énormément sur le décalage entre ce que l’on est et l’image que l’on veut renvoyer de soi.
Avant de m’établir à Montréal, je vivais en région parisienne. Et s’il m’est déjà arrivé d’aborder l’insécurité des transports autour de Paris et d’autres joyeusetés du genre, je me rends compte qu’avec le recul, les gens que vous croisez dans cette partie du monde ne se contentent pas de vous regarder, ils vous jugent et se font des schémas mentaux sur ce qu’ils pensent connaître de vous. Avec une vision laser bourrée de préjugés assez terrifiante. Et la première porte d’entrée pour établir ce fichage malsain, c’est les fringues. Et ça modifie forcément le comportement global des gens, quelque soit votre genre.
C’est principalement pour cette raison que j’ai passé des années sans montrer mes pieds opérés. Parce que j’en avais honte et que je ne voulais pas être dévisagé ou catalogué d’une manière ou d’une autre.
Ici, sans vous mentir, j’ai déjà vu des gens se balader en pyjama en pleine rue, avoir des tenues originales faites de leur mains ou même des gens peinturés des pieds à la tête! (Même si dans ce cas précis, c’était pour un événement spécifique). Et je n’ai jamais entendu la moindre moquerie. Ni même un regard insistant. Chacun vit comme il l’entend tout simplement. Vivre et laisser vivre, c’est quand même une bonne philosophie quand on y pense.
Alors je ne suis pas naïf au point de penser qu’il n’a aucun problème de discrimination au Québec ou au Canada plus globalement. Les réseaux sociaux ont aussi leur dose de racisme et de haine de l’autre ici aussi. Mais je constate avec plaisir que dans la vie de tous les jours, les relations entre les gens sont plus apaisées. Et croyez-moi ça fait du bien quand on peut vivre ça.