Expatriation,  Ressentis

Une troisième année électorale de suite, c’est pas mal non?

Comme vous le savez, je suis arrivé au Québec en 2016. Si cette année-là a été pour moi celle de la découverte, à partir de 2017, j’ai pu vivre plusieurs scrutins électoraux ici. Alors soyons clairs tout de suite, je n’ai pas d’avis ni de parti pris politique et ce pour deux raisons. 1) J’estime avoir encore beaucoup à apprendre sur la démocratie québécoise et canadienne 2) Je ne peux pas encore voter car il faut être citoyen canadien pour ça. Et ça va encore attendre un peu. Mais ça ne va pas m’empêcher de vous dire comment j’ai vécu tout ça jusqu’à aujourd’hui.

Élections municipales en 2017, élections provinciales en 2018 et élections fédérales en 2019. Pour le scrutin fédéral, la campagne officielle vient juste de commencer, c’est ce qui a inspiré cet article d’ailleurs. Mais revenons en arrière. La première chose qui m’a frappé dès 2017, c’est que les campagnes électorales officielles sont assez courtes. Bien sûr, les candidats peuvent parler avant de leurs intentions, mais globalement j’ai eu la surprise de voir que les courses électorales sont ramassées dans le temps. Par exemple, la campagne officielle fédérale qui vient de s’ouvrir ne va durer que 41 jours. Un peu plus d’un mois et hop c’est terminé. Moi qui avait pris l’habitude des campagnes marathon françaises, j’étais désappointé dès le départ.

Ensuite, les affiches électorales. Difficile de dire s’il y a des règles d’affichage ou d’utilisation, mais quand une campagne est en cours, il y en a partout. Sur tous les poteaux d’une ville ou presque, une affiche d’un(e) candidat(e) est accrochée. Avec sa tête à lui et souvent le chef du parti auquel cette personne est affiliée. ce qui donne parfois des montages assez… étonnants disons.

Je vais profiter de cet article pour faire le distinguo entre le palier fédéral et provincial. Le palier fédéral concerne le pays tout entier. Le Canada est représenté par le premier ministre (Justin Trudeau depuis 2015), même si officiellement, c’est la reine Elisabeth II qui est le chef d’état du Canada. Sa représentante au pays est Julie Payette, astronaute célèbre qui a voyagé dans la navette spatiale américaine notamment. Le rôle de la Reine est représentatif et c’est le premier ministre et son gouvernement qui prennent les décisions pour le pays. Mais tout n’est pas aussi central qu’en France par exemple. Voici donc la liste des pouvoirs du parlement canadien :

  • La défense nationale
  • Les affaires étrangères
  • L’assurance-emploi
  • Les banques
  • Les taxes et impôts fédéraux
  • La poste
  • Les pêches
  • Le transport des marchandises, les chemins de fer, le téléphone et les pipelines
  • Les droits et territoires autochtones
  • Le droit criminel

Il est à noter que dans la loi canadienne, si un nouveau domaine de compétence se fait jour, le Parlement du Canada est en charge de légiférer. Même si les provinces peuvent par la suite prendre des dispositions spécifiques pour leur territoire. C’est ce qui s’est produit pour la légalisation du cannabis l’an dernier, le cadre législatif vient du parlement Canadien mais le Québec a décidé de créer une instance d’État, la SQDC (Société Québécoise du Cannabis) pour en encadrer la vente par exemple.

Le palier provincial a lui aussi des pouvoirs décisionnels. Chaque province a ses prérogatives propres, et c’est une balance entre Québec et Ottawa pour le Québec. Celui-ci tente d’ailleurs régulièrement de reprendre du pouvoir face à Ottawa et le dialogue semble souvent tendu. Malheureusement, je n’ai que cet exemple en tête et en dehors de quelques infos qui sortent dans la presse canadienne, je serais bien en peine de vous parler de la gouvernance du Manitoba et du Nouveau-Brunswick. On a plus d’informations venant de l’Ontario par contre vu que ce sont nos voisins.

Les élections m’ont donné l’impression d’être plus simples et plus rapides qu’en France globalement, déjà parce qu’il n’y a qu’un tour de scrutin. Soit tu gagnes, soit tu perds. Pas de second tour où il faut se préoccuper de l’équilibre des forces pour gagner. Ensuite, même si les différentes factions ne se privent pas pour s’attaquer entre elles, j’ai constaté un certain respect entre les prétendants. Bien sûr, comme partout, les réseaux sociaux sont une fosse aux lions où les gens s’entretuent, mais il faut savoir prendre du recul sur ce mode de communication. Pour le reste, ça m’a paru plus apaisé que pour l’élection présidentielle française en 2017 par exemple. Mais là encore, je ne pense pas avoir toute une vue d’ensemble pour être totalement affirmatif.

Comme je l’ai expliqué plus haut, je ne serais pas en mesure de voter cette année. Mais quand ce sera le cas, j’accomplirai mon devoir citoyen avec plaisir, en ayant pris le temps de me forger une opinion. Quant aux rares scrutins français accessibles ici, j’y participe également, même si ça peut occasionner des soucis de logistique assez impressionnants. Et ce, même si certaines voix voudraient s’élever pour qu’on ne vote plus si on a passé trop de temps hors de France. Mais ceci est une autres histoire…

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